Manuel pratique de taille de la vigne
Auteur(s) auteurs | André Crespy - Ingénieur Agronome |
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Nb pages nb_pages | 160 |
Année d'édition anneedition | Non |
Langue(s) langues | Français |
Autres versions disponibles versions_disponibles | Anglais, Espagnol |
Récompenses recompenses | Non |
Franco France price | 39,00 € |
Franco tous pays price_expo | 57,00 € |
PREFACE
La pratique de la taille de la vigne est un exercice long, coûteux, souvent fastidieux, et pénible. À ces inconvénients vient s’ajouter le risque parasitaire : les maladies du bois (Esca, Eutypiose, Black Dead Arm…) s’introduisent dans les souches par les plaies de taille (lorsque ces dernières ne sont pas déjà contaminées en pépinière). Depuis quelques années, devant la difficulté de trouver du personnel de taille (et aussi parce que la chasse, pour certains, prend beaucoup de temps) on a vu se constituer, ici ou là, des équipes « volantes » de tailleurs qui interviennent, à la demande, chez les uns et les autres. Si les outils sont régulièrement aiguisés (ça diminue l’effort et ça prolonge la vie des batteries des sécateurs électriques) il n’est pas sûr qu’ils soient régulièrement désinfectés. Par ailleurs, le plus souvent, ces personnels sont payés à la tâche, l’unité de compte étant la souche taillée.
Pour faire des journées lucratives, il faut faire vite, ce qui ne se marie pas forcément avec bien ! Lorsque ces personnels savent qu’ils vont intervenir pendant plusieurs années dans les mêmes vignes, la tentation de se faciliter la tâche est grande : si le propriétaire n’est pas très attentif, on voit des charpentes monter rapidement, des bras mal placés disparaître, (surtout au niveau des piquets, que les pré-tailleuses évitent) et on constate que des plaies importantes se multiplient pour raser les gourmands ou éliminer les baguettes (les yeux de la « couronne » sont ainsi éliminés pour l’année d’après).
Enfin force est de constater que beaucoup (vignerons confirmés inclus) ne savent pas comment se font les trajets de sève. Ils ignorent le devenir de la plaie faite par une coupe (profondeur du dessèchement) ainsi que le mode de contamination des plaies par les maladies du bois. Chez les vieux vignerons on constate également un souci d’esthétisme de la taille : on parle de « l’art de la taille » et l’on organise encore des concours de taille. Les meilleurs tailleurs sont jugés sur la façon de raser gourmands et chicots, au mépris des risques parasitaires que cela entraîne, et les gobelets (dans le midi de la France) les plus rétrécis sont élevés au rang de chef-d’œuvre ! Il faudra encore une génération pour que cela disparaisse.
En France, les systèmes de taille qui se sont développés dans les différentes régions sont, grosso modo, au nombre de trois : le gobelet, qui avec les cépages à port dressé ne nécessitait pas de palissage (conduite économique !), le cordon de Royat et la taille Guyot avec toutes ses variantes (guyot simple, double, multiple, poussard, etc.).
Dans d’autres pays, plus chauds, souvent avec l’irrigation, ou dans des sols naturellement fertiles, d’autres systèmes de taille sont utilisés. À y regarder de près, en dehors de l’installation des charpentes, la conduite annuelle peut se résumer aux deux alternatives des systèmes français : taille courte ou à coursons (gobelet et Royat en France) et taille guyot. Car, pour finir, chez tout le monde, la taille de production se fait sur les sarments de l’année !
Dans cet ouvrage, volontairement simple et très illustré (dessins et photos), j’ai essayé d’expliquer comment fonctionne la vigne, ce qu’elle peut subir sans trop de dommages et ce qu’il faut absolument éviter de faire pour conserver les souches dans le meilleur état possible.
Les nouvelles avancées de la viticulture concernant les surfaces foliaires exposées au soleil et ses rapports avec la charge pour déterminer la qualité des raisins ont été prises en compte, notamment pour l’établissement des charpentes et l’espacement des coursons.
Enfin les maladies du bois font l’objet d’un développement, car la suppression de l’arsénite de sodium a fait naître une forte inquiétude dans les vignobles : chacun sait que les vieilles vignes sont celles qui donnent les meilleurs vins mais arriveront-elles à vieillir sans trop de dommages ?
SOMMAIRE
Introduction
- Pourquoi tailler ?
I - Principes généraux de taille et physiologie de la vigne
- 1 - Le cycle végétatif sous climat tempéré, ou les quatre saisons du cep
- Printemps
- Été
- Automne
- Hiver
- 2 - La circulation des sèves (sève brute et sève élaborée) en période végétative
- 3 - Le sarment et ses organes (feuilles, grappes, vrilles, entre cœurs, yeux).
- La fertilité des yeux.
- 4 - La vigueur et sa mesure ; l’ajustement taille/vigueur.
- Modifications de la vigueur
- 5 - La coupe d’un organe (sarment, chicot, morceau de bras, baguette de 2 ans) et ses conséquences. Comptage des yeux francs.
II - Principes généraux de la taille et conduite de la vigne
- 1 - Création d’un espace cultivable et mécanisable
- 2 - Adaptations aux impératifs du sol et du climat
- Stresse hydrique
- Stresse thermique
- Gels de printemps
- 3 - Adaptations aux impératifs de qualité
- Surface foliaire utile et poids de récolte
- Recherche de maturité, recherche d’équilibre, de couleur, d’arômes
III - Les systèmes de taille
- 1 - Plantation - préparation des plants
- 2 - Taille en gobelets modernes ou gobelet éventail
- 3 - Taille en cordon de Royat (1 bras, 2 bras, créneau alterné)
- 4 - Taille Guyot (simple, double, amélioré, en arête)
- 5 - Autres tailles
IV - Taille et maladies
- Protection des plaies de taille
V - Taille et débourrement
- Acrotonie
- Gel de printemps et débourrement
- Mécanisme du gel
VI - Matériel et chantier de taille
- 1 - Matériel de pré-taille
- 2 - Matériel de taille
- 3 - Élimination et valorisation des bois